L'ennui, ami ou ennemi ?

26/08/2024

Ennui, ami ou ennemi ?

M. Manard

On entend souvent que c'est bien de laisser les enfants s'ennuyer, que cela va développer leur imagination, leurs fonctions cognitives, ou d'autres compétences...Entendons-nous bien, je n'incite pas à surcharger les enfants en les noyant d'activités quotidiennes ! Je parle de ces temps où les enfants ont fait le tour de leurs activités, de leurs jeux, qu'ils ne savent plus quoi faire et s'ennuient ... Est-ce que c'est si bénéfique que cela ?

Tout d'abord, qu'est-ce qu'on entend par ennui ?

L'ennui a été défini comme une crise de signification, un manque d'attention et une incitation à l'action ou encore comme « l'expérience désagréable de souhaiter s'investir dans une tâche satisfaisante sans y parvenir »[1]. L'ennui pourrait être considéré comme un signal émotionnel d'un décrochage cognitif lié à un manque de signification [2] et a été caractérisé comme « une expérience aversive liée à des difficultés d'autorégulation » [3].

Cinq types d'ennui ont été distingués [4] :

  • Indifférent : Perçu comme légèrement positif au niveau émotionnel et avec un niveau d'activation comportementale faible, ce type d'ennui concerne les situations de relaxation ou de « bonne » fatigue. Cet ennui laisse la personne assez indifférente.
  • Calibré : Avec un niveau d'activité un peu plus élevé bien que toujours assez faible, ce type d'ennui est plutôt ressenti comme légèrement négatif au niveau émotionnel, et se réfère plutôt aux périodes où on vagabonde, on ne sait pas trop quoi faire, quelle activité mettre en place avec une ouverture aux possibilités de stopper cet état légèrement désagréable sans pour autant être dans une recherche active de comportement alternatif.
  • Recherche : Plus négatif et plus actif que le précédent, ce type d'ennui implique une recherche active d'actions à mettre en place pour limiter les sentiments désagréables de cet état.
  • Réactif : Cet état d'ennui ressenti comme très désagréable va impliquer la mise en place de comportements anticipatoires afin d'éviter les causes responsables de cette situation.
  • Apathique : Avec un faible niveau d'activation et un haut niveau de négativité, cet ennui va être hautement aversif.

L'ennui peut concerner une grande variété de situations, et est généralement tellement inconfortable qu'il amène souvent à mettre en place n'importe quelle action, y compris néfaste, pour l'éviter ou le supprimer [2]. En effet, l'ennui va pouvoir amener son lot d'effets non souhaitables. Par exemple, ce serait l'un des premiers déclencheurs de l'alimentation compulsive [5] ou de consommation de substances[6]. L'ennui expliquerait aussi 25% de la variabilité de la réussite scolaire [7], le désengagement ou encore augmenterait la tendance aux comportements à risque [8]. Plus qu'une tendance à s'impliquer dans des activités risquées cette dernière observation pourrait en fait être due au fait que les personnes ayant tendance à s'ennuyer rapidement présenteraient plutôt une moindre sensibilité aux feedbacks, entrainant moins de prudence face à la prise de risque, relevant alors plutôt de particularités dans les capacités de prise de décision plutôt qu'une volonté réelle de prise de risque [9]. Néanmoins ces personnes semblent plus facilement s'exposer à des comportements à risque. Ainsi, l'ennui aurait tendance à pousser l'individu à la recherche de nouvelles expériences, même si celles-ci sont désagréables [10], [11].

Ainsi, l'ennui a pu être associé à différents états psychologiques et neuropsychologiques notamment de dérégulation, allant de difficultés de contrôle et de vagabondage mental à des troubles comportementaux comme la dépression ou l'agressivité [12]. Par ailleurs, à l'école, la propension aux comportements sadiques, c'est-à-dire la tendance à nuire volontairement aux autres, serait particulièrement liée à l'ennui, faisant de ce facteur un levier potentiel d'harmonisation des relations au sein des collectivités [13].

D'un point de vue cognitif, l'ennui pourrait être interprété en termes attentionnels [1], avec :

  • L'incapacité à impliquer notre attention dans une activité satisfaisante, cette incapacité pouvant être liée à des facteurs internes (pensées, émotions, ...) ou externes (environnement, situation,...)
  • Le fait de se concentrer sur cette incapacité à engager notre attention sur une activité satisfaisante
  • Attribuer notre état inconfortable à l'environnement

Cette rupture attentionnelle pourrait évidemment relever de caractéristiques liées à l'environnement ou la tâche en cours mais également de traits plus personnels. En effet, la tendance à l'ennui a pu être distinguée selon le "trait" (une caractéristique personnelle de propension à l'ennui) et l'"état" (une tendance à l'ennui ponctuelle). Cet ennui trait serait notamment associé aux capacités d'attention soutenue (aptitude à maintenir la concentration sur une tâche pendant une longue période) [14].

Tous les enfants (et les adultes) expérimentent l'ennui occasionnellement (ennui « état »). Cependant, certains enfants ont une propension à l'ennui ou des difficultés à le tolérer (ennui « trait »). Chez les enfants de 4 à 6 ans, l'ennui est relié aux mêmes compétences cognitives que les adultes et la plupart vont alors solliciter des contacts sociaux (ex : demander au parent son attention ou pour jouer) ou mettront en place des nouveaux comportements (ex : jeu) pour rompre cet ennui [15].

Ainsi, en termes cognitifs, ce sont les capacités de contrôle et d'auto-régulation qui semblent largement impliquées dans la propension à l'ennui, que ce soit l'ennui trait ou état via un engagement attentionnel inadéquat [3]. De plus, la relation entre la propension à l'ennui et les dérèglements cognitifs ou affectifs pourrait être influencée par les capacités d'auto-contrôle des individus [12]. En d'autres termes, l'ennui serait donc lié à un échec d'engagement des réseaux de contrôle exécutif lorsqu'on est confrontés à des tâches qui demandent peu d'engagement [16]

En termes cérébraux et affectifs, l'ennui a pu être associé à des activations cérébrales différentes, elles-mêmes associées à des émotions distinctes. En effet, une diminution des émotions positives associées à l'ennui a pu être reliée à l'amplitude d'activité des régions insulaires et de l'amygdale. L'augmentation des émotions négatives associées à l'ennui a quant à elle pu être reliée à une activité plus importante des régions préfrontales ventromédiales. Ainsi, en conditions d'ennui, les émotions positives ont pu être associées aux régions limbiques alors que les émotions négatives relevaient plutôt des régions de contrôle affectif [17].

Étant donné les conséquences liées à l'ennui, cette émotion est considérée à valence négative mais a pu être distinguée d'autres émotions comme la tristesse, la colère, la frustration, la peur, le dégout, la dépression, la culpabilité, la honte, le regret ou la déception. Il apparait que l'ennui soit évalué comme une émotion à valence négative d'intensité modérée, associée à un degré faible de challenge et de signification, avec une faible relation aux jugements moraux et comportements. L'ennui impliquerait également une faible attention accordée aux activités [18].

En parallèle, l'ennui est plus fréquemment associé à des émotions négatives que positives, et permet de prédire les sentiments de solitude, de colère, et d'inquiétude. Ce sentiment d'ennui semble plus fréquent chez les hommes, jeunes, non mariés ou dans des situations particulières, où les individus sont soumis à des tâches monotones ou difficiles ou encore en situations restreignant l'autonomie comme par exemple à l'école. Il semble alors que l'ennui soit plutôt dépendant des situations où l'engagement est compliqué, plus que par des situations manquant de sens ou d'attrait [19].

La procrastination, cette tendance à remettre à plus tard une tâche qui devrait être réalisée est un comportement qui peut être prédit par la tendance à l'ennui. Au niveau comportemental, la propension à l'ennui serait liée à au risque de procrastination. Au niveau cérébral, plus les volumes de matière grise sont faibles dans les régions du précunéus et cunéus, plus la tendance à l'ennui est importante. De plus la connectivité fonctionnelle entre ces régions (cunéus et précunéus) et le cortex cingulaire postérieur a également été associée à la propension à l'ennui. Dès lors, il apparait que le réseau cérébral impliqué dans le contrôle attentionnel puisse participer à la relation entre la tendance à l'ennui et la procrastination [20].

Étant donné les conséquences négatives de l'ennui, nous avons tendance à éviter les situations à risque de créer cet état. Au niveau cérébral, ce biais consistant à anticiper une situation pour évaluer son potentiel d'ennui et l'implication dans cette activité a été étudié. Au niveau comportemental, les individus ont tendance à accepter de dépenser plus d'argent pour éviter des situations d'ennui. Au niveau cérébral, une activité plus importante est observée dans le noyau caudé lorsque nous réalisons un achat (de la musique pour l'expérience) qui est motivé par l'évitement de l'ennui. L'insula est une région également activée lorsque nous expérimentons la situation d'ennui et est impliquée dans les décisions associées à cette situation [21]*.

* Réflexion personnelle : Et si les demandes d'achats compulsifs de nos enfants au supermarché étaient aussi influencés par leur ennui dans ces environnements ? Plusieurs vidéos sont disponibles sur les comptes de Parentalité sans tabou  à ce sujet. Gardez juste en tête qu'une attenion constante et une occupation permanente dans ce genre de situation peut vraiment aider à éviter les roulades de frustration pour le paquet de bonbon refusé.


L'un des mythes autour de l'ennui concerne la créativité. J'ai toujours été intimement perplexe sur ce concept, mais vous le savez, ma conviction n'a pas lieu d'être ici. Par contre, apparemment, je ne suis pas la seule à trouver cet aspect considéré comme positif, pas si positif que cela. Dans son essai sur l'ennui et le debunk de plusieurs mythes sur le sujet, J. Ros Velasco apporte cette réflexion que je rejoins entièrement.

Lorsque nous parlons des bénéfices de l'ennui pour développer la créativité, cela fait notamment référence à l'envie d'obtenir du temps libre, d'avoir du temps pour « ne rien faire ». De là découle dans les médias cette idée que l'ennui va pouvoir stimuler la créativité. Pourtant, lors de périodes d'ennuis, un malaise peut se faire ressentir. Des ressources vont alors être déployées afin de diminuer l'inconfort et regagner en plaisir. Ce malaise, notamment provoqué par une baisse de stimulation neurocognitive va nous obliger à mettre en place des stratégies pour résoudre ce stress. Donc la mise en place de ces stratégies pourrait effectivement être considérée comme de la créativité. 

Néanmoins, ce n'est pas le message classiquement véhiculé. Lorsqu'on entend que l'ennui est favorable au développement de la créativité, on incite à penser que cela va déployer la création, l'imagination, l'inventivité. Pourtant, ces stratégies mises en place pour échapper à l'ennui sont souvent automatiques et reposent sur ce qu'on connait déjà... Du coup pour la créativité on repassera. Donc, cette idée que l'ennui nous rendrait créatif serait un peu trop optimiste. Certes, les personnes plutôt créatives vont probablement répondre à l'ennui avec des activités plus originales, mais les personnes avec des idées plus destructrices ou pessimistes auraient alors plutôt tendance à aller vers des activités non souhaitables [22].

Ces suggestions semblent se confirmer dans les études sur le sujet. En effet, l'ennui a pu être associé à une élévation du stress et serait ressenti comme une émotion aversive ou désagréable [23], [24]. Cela entrainerait une forte propension à tenter d'éviter les situations ennuyeuses. D'un point de vue cérébral, la mise en place de stratégies pour éviter l'ennui est observé dans le noyau caudé (via des achats par exemple), alors que les situations d'ennui (la réalisation d'une tâche ennuyeuse) sont plutôt associées à une activité de l'insula [21]. Dans le même ordre d'idées, lors d'une situation ennuyeuse, la diminution des affects agréables a pu être associée à une activation allant du cortex insulaire à l'amygdale et l'augmentation des affects désagréables a été associée à une activité au sein du cortex préfrontal (ventromédial). Ces observations ont alors amené l'hypothèse que les émotions agréables activeraient plutôt le système limbique alors que les émotions désagréables seraient plutôt traitées par les régions dévolues au contrôle émotionnel [17] dans les situations ennuyeuses.


L'ennui à l'école

Les effets peuvent en effet, dans certains cas, mener à développer de la créativité, mais peuvent amener aussi au silence, à la léthargie. A l'école, l'ennui peut être considéré comme un curseur de l'intérêt de l'apprenant avec le contenu scolaire, l'apprentissage ou les relations développementales. Cet état reflète un besoin psychologique amenant soit à de la créativité, soit à de l'extinction [25].


Le récap'

L'ennui trait est cette tendance qui entraine certains individus à ressentir plus rapidement et plus fréquemment l'ennui que d'autres, même dans des situations qui seront perçues comme stimulantes pour certains. Ces individus semblent éprouver des difficultés de maintien soutenu de l'attention et de l'intérêt pour les activités, un manque d'excitation ou d'intérêt, une plus grande propension à la frustration, ou à l'agitation, une augmentation du risque de dépression et d'anxiété, de comportements agressifs, une moindre capacité à s'investir dans des pensées joyeuses, la tendance à faire des erreurs pour les tâches simples, des relations interpersonnelles peu élaborées, une moindre satisfaction dans la vie et au travail ou encore une augmentation de risque aux addictions. Ainsi, dans de nombreux cas, l'ennui amène son lot de difficultés physiques, psychologiques et sociales. Néanmoins, l'ennui état concerne tout le monde et est généralement situationnel, et relativement facile à résoudre en changeant les caractéristiques de l'environnement.

Notons toutefois que selon l'humeur, le tempérament, les attitudes, une situation sera ou non considérée comme ennuyeuse. De plus, alors que de nombreuses études épinglent les aspects négatifs de l'ennui, celui-ci peut tout de même être vecteur de motivation à changer la situation. L'ennui agirait alors comme un curseur permettant de réguler les objectifs afin de maintenir une certaine satisfaction. L'ennui état est donc dans un premier temps informatif, il nous indique que nous sommes dans une situation insatisfaisante et provoquant de l'inconfort. Il nous informe donc sur nos buts, nos intérêts. Ensuite, l'ennui et les conséquences négatives qui sont provoquées par cet état vont pouvoir agir comme un moteur pour changer d'objectif ou d'activité en régulant le comportement [8].


Ma conclusion

On entend souvent qu'il est bon pour un enfant de s'ennuyer, je suis plutôt mitigée sur cet aspect. Cela mérite une certaine nuance je pense. Vouloir à tout prix éviter l'ennui des enfants par tous les procédés possibles n'est en effet pas une nécessité à mon sens. Par contre, considérer qu'il est bon de laisser les enfants s'ennuyer sous prétexte de développer leur créativité n'est pas un plan optimal quand on peut lire l'inconfort, la quantité d'émotions négatives et de conséquences liées à cet état. Un juste milieu est donc plus utile. D'une part, accepter que de temps en temps l'ennui nous gagne et apprendre aux enfants à y répondre efficacement, en les aidant du coup à développer leur créativité. D'autre part, mettre à disposition des enfants des possibilités de changement, d'ajustement, d'occupation saine. Le risque dans le cas contraire est alors que l'enfant se tourne vers des comportements inadéquats, voire destructeurs. Ainsi, sans l'éviter à tout prix, nul besoin de créer l'ennui pour instaurer la créativité dans le foyer. Comme la frustration, je pense que l'ennui doit faire l'objet d'un apprentissage, non pas par soumission ou résignation, mais plutôt par stratégies efficaces d'adaptation.


Mam'astuce

Je propose alors un pot à ennui ! Rien de plus simple. Des petits bouts de papiers sur lesquels on écrit plein d'activités : Dessiner un paysage avec un mouton-licorne, écrire une lettre à quelqu'un qu'on aime, trier une armoire, nettoyer quelque chose, cuisiner, faire de la pâte à modeler, fabriquer une carte de fête, ...). On plie tous ces petits papiers et on les mets dans un joli pot. Ainsi, quand l'enfant s'ennuie, hop on trouve une nouvelle activité qui est adéquate et qui rompt l'ennui.

En extérieur, rien de tel qu'une valise mentale de jeux sans matériel (devinettes, pierre-papier-ciseaux, jeux de mots, cherche et trouve, deviner la chanson qu'on fredonne...), idéal pour casser l'ennui dans les supermarchés ou dans une salle d'attente par exemple.

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Références

[1] J. D. Eastwood, A. Frischen, M. J. Fenske, et D. Smilek, « The Unengaged Mind: Defining Boredom in Terms of Attention », Perspect. Psychol. Sci., vol. 7, no 5, p. 482‑495, sept. 2012, doi: 10.1177/1745691612456044.

[2] J. Danckert et A. Elpidorou, « In search of boredom: beyond a functional account », Trends Cogn. Sci., vol. 27, no 5, p. 494‑507, mai 2023, doi: 10.1016/j.tics.2023.02.002.

[3] O. Yakobi, J. Boylan, et J. Danckert, « Behavioral and electroencephalographic evidence for reduced attentional control and performance monitoring in boredom », Psychophysiology, vol. 58, no 6, p. e13816, juin 2021, doi: 10.1111/psyp.13816.

[4] T. Goetz, A. C. Frenzel, N. C. Hall, U. E. Nett, R. Pekrun, et A. A. Lipnevich, « Types of boredom: An experience sampling approach », Motiv. Emot., vol. 38, no 3, p. 401‑419, juin 2014, doi: 10.1007/s11031-013-9385-y.

[5] J. Vanderlinden, R. Dalle Grave, W. Vandereycken, et C. Noorduin, « Which factors do provoke binge-eating? An exploratory study in female students », Eat. Behav., vol. 2, no 1, p. 79‑83, 2001, doi: 10.1016/s1471-0153(00)00025-8.

[6] The National Center on Addiction and Substance Abuse at Columbia University, « National Survey of American Attitudes on Substance Abuse VIII: Teens and Parents », Columbia University, 2003.

[7] M. Koerth-Baker, « Why boredom is anything but boring », Nature, vol. 529, no 7585, p. 146‑148, janv. 2016, doi: 10.1038/529146a.

[8] A. Elpidorou, « The bright side of boredom », Front. Psychol., vol. 5, nov. 2014, doi: 10.3389/fpsyg.2014.01245.

[9] O. Yakobi et J. Danckert, « Boredom proneness is associated with noisy decision-making, not risk-taking », Exp. Brain Res., vol. 239, no 6, p. 1807‑1825, juin 2021, doi: 10.1007/s00221-021-06098-5.

[10] S. W. Bench, J. Bera, et J. Cox, « State boredom results in optimistic perception of risk and increased risk-taking », Cogn. Emot., vol. 35, no 4, p. 649‑663, mai 2021, doi: 10.1080/02699931.2020.1858760.

[11] S. W. Bench et H. C. Lench, « Boredom as a seeking state: Boredom prompts the pursuit of novel (even negative) experiences. », Emotion, vol. 19, no 2, p. 242‑254, mars 2019, doi: 10.1037/emo0000433.

[12] J. Isacescu, A. A. Struk, et J. Danckert, « Cognitive and affective predictors of boredom proneness », Cogn. Emot., vol. 31, no 8, p. 1741‑1748, nov. 2017, doi: 10.1080/02699931.2016.1259995.

[13] S. Pfattheicher, L. B. Lazarević, Y. A. Nielsen, E. C. Westgate, K. Krstić, et S. Schindler, « I enjoy hurting my classmates: On the relation of boredom and sadism in schools », J. Sch. Psychol., vol. 96, p. 41‑56, févr. 2023, doi: 10.1016/j.jsp.2022.10.008.

[14] A. Hunter et J. D. Eastwood, « Does state boredom cause failures of attention? Examining the relations between trait boredom, state boredom, and sustained attention », Exp. Brain Res., vol. 236, no 9, p. 2483‑2492, sept. 2018, doi: 10.1007/s00221-016-4749-7.

[15] A. J. Anderson et S. Perone, « The kids are bored: Trait boredom in early childhood and links to self-regulation, coping strategies, and parent–child interactions », J. Exp. Child Psychol., vol. 243, p. 105919, juill. 2024, doi: 10.1016/j.jecp.2024.105919.

[16] J. Danckert et C. Merrifield, « Boredom, sustained attention and the default mode network », Exp. Brain Res., vol. 236, no 9, p. 2507‑2518, sept. 2018, doi: 10.1007/s00221-016-4617-5.

[17] K. A. Mathiak, M. Klasen, M. Zvyagintsev, R. Weber, et K. Mathiak, « Neural networks underlying affective states in a multimodal virtual environment: contributions to boredom », Front. Hum. Neurosci., vol. 7, p. 820, 2013, doi: 10.3389/fnhum.2013.00820.

[18] W. A. P. Van Tilburg et E. R. Igou, « Boredom begs to differ: Differentiation from other negative emotions. », Emotion, vol. 17, no 2, p. 309‑322, 2017, doi: 10.1037/emo0000233.

[19] A. Chin, A. Markey, S. Bhargava, K. S. Kassam, et G. Loewenstein, « Bored in the USA: Experience sampling and boredom in everyday life. », Emotion, vol. 17, no 2, p. 359‑368, 2017, doi: 10.1037/emo0000232.

[20] X. Wang, R. Zhang, Z. Chen, F. Zhou, et T. Feng, « Neural basis underlying the relation between boredom proneness and procrastination: The role of functional coupling between precuneus/cuneus and posterior cingulate cortex », Neuropsychologia, vol. 161, p. 107994, oct. 2021, doi: 10.1016/j.neuropsychologia.2021.107994.

[21] D. E. Dal Mas et B. C. Wittmann, « Avoiding boredom: Caudate and insula activity reflects boredom-elicited purchase bias », Cortex J. Devoted Study Nerv. Syst. Behav., vol. 92, p. 57‑69, juill. 2017, doi: 10.1016/j.cortex.2017.03.008.

[22] J. Ros Velasco, « Contemporary myths on boredom », Front. Sociol., vol. 8, p. 1183875, juin 2023, doi: 10.3389/fsoc.2023.1183875.

[23] J. Posner et al., « The neurophysiological bases of emotion: An fMRI study of the affective circumplex using emotion-denoting words », Hum. Brain Mapp., vol. 30, no 3, p. 883‑895, mars 2009, doi: 10.1002/hbm.20553.

[24] S. W. Bench et H. C. Lench, « On the function of boredom », Behav. Sci. Basel Switz., vol. 3, no 3, p. 459‑472, sept. 2013, doi: 10.3390/bs3030459.

[25] A. Zeißig, « Boredom as the originator of a desideratum - reflections on the creative and suppressive consequences of boredom in the school context », Front. Sociol., vol. 8, p. 1214069, août 2023, doi: 10.3389/fsoc.2023.1214069.